Magasin Général est maintenant entièrement privé et l’opération a été enregistrée en bourse. Grèves ou menaces (la dernière datait du 31 octobre et devait durer 4 jours) de grèves continuent cependant dans cette entreprise jadis bénéficiaire et dont les nouveaux acquéreurs avouent avoir «sous-estimé l’ampleur du désordre social qui y régnait»!
Résultat, pour les 9 premiers mois de l’année en cours et contrairement à ce qui avait été budgétisé, le chiffre d’affaire ne devrait augmenter, selon son nouveau management, que de 13 %, en baisse de 5 %. Plus cruel encore, au moins pour les actionnaires de cette entreprise en bourse, le résultat qui devrait être «fortement déficitaire» selon ses dirigeants qui se demandent, abasourdis par la nature de certaines revendications dites syndicales et l’ampleur de la manipulation dont ferait l’objet le reste du personnel qui résiste encore à la tentation, «à qui profite ce désordre» ?
Alors que la nouvelle administration planche sur la mise en place d’un nouveau système de gestion des stocks plus approprié, un système de gestion intégrée qui optimise l’ensemble des fonctions de l’entreprise en opérant les arbitrages nécessaires à un bon résultat, de finaliser le cahier des charges pour l’implémentations d’un nouveau système d’information et de rechercher le partenaire stratégique technique nécessaire à une meilleure formation du personnel aux nouveaux impératifs du métier de la distribution, le désordre continue à régner entre les rangs de ce personnel dont pourtant plus de 500 ont vu leur situation sociale régularisée !
Les nœuds gordiens du bras de force !
Le nœud gordien de tous les mouvements sociaux que n’arrête pas encore de connaître Magasin Général, semble pourtant être une mésentente des deux parties sur les clauses d’un cahier des charges, social, pourtant mis au point par l’ancien propriétaire public de l’entreprise et sur la base duquel, les groupes Bayahi et Poulina qui l’ont signé dès leur présélection pour l’opération de privatisation, ont racheté l’entreprise. Alors que le syndicat affirme que «l’ensemble des droits et acquis sociaux des 2400 salariés de l’entreprise sont menacés et nullement garantis » par les nouveaux propriétaires et par le contrat de cession, Tahar Bayahi affirme pourtant que le syndicat avait reçu copie de ce cahier des charges, par le biais de la direction générale de l’inspection du travail, bien avant la privatisation et qu’il n’a jamais fait auparavant l’objet de contestation de la part du syndicat qui prétend maintenant que les salariés vont perdre 40 % de leur salaire. Un point que conteste T. Bayahi qui a signé devant nous une lettre, personnelle, à chacun des 2400 employés où il énumère toutes les composantes de leurs salaires et avantages sociaux d’avant privatisation, en attestation de l’absence de toute tentative d’y toucher.
Des lettres aux 2400 employés attestant leurs droits et acquis sociaux.
Et s’il confirme, à qui veut bien l’entendre des membres d’un syndicat encore sourd à toute velléité d’apaisement, sa volonté de signer au plus vite le PV de passation sociale, Bayahi reste intransigeant sur l’autre nœud gordien de ce bras de fer entre syndicat et nouvelle administration ou nouveaux acquéreurs, que sont les mesures disciplinaires prises à l’encontre de 6 personnes parmi les employés, dont 3 syndicalistes. «On ne va pas revenir dessus», affirme la nouvelle direction. Ces mesures ont en effet concerné le renvoi de 5 personnes et un arrêt de travail de 15 jours à l’encontre d’un autre. Selon la nouvelle administration, les renvoyés «ont commis des actes de violence, d’une rare gravité, envers leurs collègues sur les lieux du travail». On nous cite alors le cas d'un directeur qui aurait été molesté, lors d'une réunion avec la direction générale. Des plaintes auraient été, selon la même source, déposées pour «des dépassements graves de la part de récidivistes».
En attendant, une situation de complète invisibilité sociale règne au Magasin Général qui voit ainsi ses acquis économiques sérieusement menacés et la pérennité des résultats financiers mise en péril. A qui profite donc ce désordre ?
vendredi 2 novembre 2007
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